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Souffrance animale : la conséquence de la course à la rentabilité et de la concurrence sauvage qu’impose le libéralisme de Bruxelles

par GS 14 Mars 2019, 21:21 Agriculture DLF NDA UE Parlement UE Européennes 2019, Cause animale Social Société Mondialisation Santé Gouvernement LREM Emmanuel Macron

Hélas, le modèle d’élevage français familial ne s’est pas imposé dan le reste de l’Union Européenne. Bien au contraire, c’est le modèle français qui s’est affaibli à cause de la concurrence sauvage au sein du marché unique du fait de réglementations inhumaines d’une part et, d’autre part, l’ouverture des frontières extérieures aux importations de pays ne respectant aucune de notre éthique environnementale.

Conditions d’élevage hyper-intensif en dehors de la France, conditions d’abattage atroces et indignes de nos pays civilisés, abattage rituel sans étourdissement, conditions inacceptables de transport transfrontalier de millions d’animaux de ferme au sein de l’Union Européenne, sont parmi les principales causes de souffrance animale en Europe. 

Ces souffrances sont le résultat de la disparition organisée de l’agriculture traditionnelle et des paysans qui la défendent avec courage au profit d’une course effrénée à la rentabilité, de la concurrence déloyale, et plus récemment de la financiarisation de l’agriculture, imposées par Bruxelles et la mondialisation à nos agriculteurs contre leur grès.

Alors que la Commission Européenne négocie la nouvelle PAC (politique agricole commune), Emmanuel Macron abandonne non seulement le soutien financier aux agriculteurs français mais aussi la cause du bien-être animal qui n’apparait qu’en dernier dans les objectifs généraux de l’article 6. Les mesures proposées sont ambigües. Les aides n’obligent en rien à prendre réellement en compte le bien-être des animaux. La règlementation actuelle, déjà bien souvent enfreintes, n’est pas renforcée sous l’influence des lobbies. Les pratiques commerciales déloyales dans la chaine alimentaire continuent.

De quoi parle t-on ? D’un milliard de volailles et de 37 millions de bovins, cochons, moutons, chèvres, et autres équidés transportés vivants dans l'Union Européenne ou vers d'autres pays. Au prix d’un transport de longue distance s’affranchissant des règles pour gagner temps et argent ; à savoir dans des conditions insupportables de surpopulation et d’entassement auxquelles s’ajoutent déshydratation, douleur, peur, stress et épuisement. 

D’animaux maltraités pour cause de manque de moyens de contrôle vétérinaire et de formation des personnels ou intérimaires, notamment dans certains abattoirs français dont les pratiques mettent en péril tous les professionnels qui font correctement leur travail. Beaucoup d’abbatoirs français peinent aussi à affronter la concurrence déloyale imposée par l’Union Européenne. Il est devenu plus rentable d’expédier ces animaux dans des abattoirs de pays d’Europe de l’Est qui n’apportent que peu d’intérêt à la réglementation et de la sensibilité animale. 

On parle aussi de l’élevage intensif, et même hyper-intensif qui ont pu, rarement mais surement, atteindre la France comme la ferme-usine des Mille Vaches créée dans la Somme en 2014 à l’instar des fermes géantes allemandes. Mais aussi de la ferme industrielle des Mille veaux dans le Limousin ou du plus grand projet gazier basé sur l’espèce bovine et la méthanisation (fabrication d’électricité grâce à l’utilisation des déjections) en Haute-Vienne avec une ferme usine de 2500 têtes. Dans ces élevages intensifs hyper automatisés, les vaches sont surexploitées avec 3 traites /jour. Enfermées dans des stalles sans jamais voir un pâturage, marchant peu et sur des sols en béton, beaucoup souffrent de stress et de boiteries avec absence de soin par souci de rentabilité.

Pourtant, les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé stipulent qu'il faut éviter l'élevage en masse pour diminuer le risque d'épizootie, comme la grippe aviaire partie d’un élevage intensif de Pologne. Mais ce modèle agricole industriel financiarisé qui génère peu d’emplois, rapporte beaucoup aux entrepreneurs ou aux fonds financiers qui sont derrière.

On le voit, il n’y a rien à attendre d’une Union européenne empêtrée dans le dogme du profit à court-terme et des objectifs contradictoires. Libéralisme incontrôlé, surprofits, compétitivité des élevages, augmentation des performances et conquête de marchés à l’export, diminution des services publics dont contrôles vétérinaires, s’articulent mal avec la sécurité alimentaire et humaine, l’environnement et bien-être animal.

C’est pourquoi à Debout La France, nous défendons depuis toujours le modèle agricole français familial et un développement économique humaniste. Un modèle moins centré sur le libre-échange mondialisé, mais plus écologique, responsable et notamment soucieux du bien-être animal. Ce modèle privilégie une économie locale et nationale de qualité avec, notamment, un retour aux circuits-courts de production et d’élevage dans des fermes à taille humaine où les animaux sont respectés et abattus aussi près que possible de leur lieu de naissance. 

Il s’agit également de redonner les moyens de contrôles nécessaires aux services vétérinaires dans les abattoirs français mais aussi de tracer et de s’assurer des bonnes conditions de transport des animaux. Il s’agit enfin de protéger nos filières de la concurrence déloyale, y compris en suspendant l’accès au marché français des importations non conformes à nos règles afin de faire respecter la réglementation en vigueur partout dans l’Union Européenne. 

C’est pourquoi le 26 Mai prochain, il est crucial de voter aux élections européennes pour des députés euro-réalistes comme ceux de Debout la France. Capables de résister aux lobbies de Bruxelles, nous pourrons réellement faire du bien-être animal une priorité des politiques commerciales européennes.

 

Florence BERNARD

Membre du Bureau National de Debout la France

Déléguée au Commerce International et à la Mondialisation

 

Debout La France

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