Cagnottes contre cagnottes

Une cagnotte avait été mise en ligne par le site Leetchi.com par les amis de Christophe Dettinger, l'ancien boxeur professionnel, qui s'en était pris violemment samedi dernier à des gendarmes mobiles à Paris.

Cet après-midi après les réactions outragées de nombreuses autorités et par des personnes étonnées de voir un tel soutien à un individu mis en garde-à-vue, la plateforme qui appartient au Crédit Mutuel à clôturé la cagnotte.

Il faut dire que près de 7000 personnes ont versées 118 000 euros et près de 3000 messages et commentaires qui vont presque tous dans le sens d'un "remerciement" à Christophe Dettinger ont été postés. Plusieurs membres du gouvernement ont dénoncés cette cagnotte comme Marlène Schiappa qui souhaiterait savoir qui à donné et retrouver les "donateurs" car ce sont des "complices"...

Dans le même temps, certains ont mis en ligne d'autres cagnottes, cette-fois destinées à venir en aides aux gendarmes, policiers et pompiers agressés depuis le 17 novembre dernier. L'une d'entre-elle a été initiée par le Président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier qui rejoint dans ses propos le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en affirmant "que c'est à la France qu'on s'attaque".

Evidemment, force doit rester à la loi et  personnellement mon soutien va aux gendarmes et policiers qui, je le rappelle, obéissent aux ordres reçus et sont loin d'être des nantis, mais cette "bataille des cagnottes"et les dernières envolées lyriques et pour certaines hystériques démontrent bien dans quel état sont les rapports sociaux et sociétaux qui traversent notre pays en ce début d'année.

Il y a quelques années, quatre pour être précis, au lendemain de l'attentat de "Charlie hebdo", les forces de l'ordre étaient applaudies, les chaînes info diffusaient de multiples reportages en leur hommage, le chanteur Renaud (qui n'est pas vraiment soupçonnable d'être un grand soutien à celles-ci) appelait même à "embrasser un flic" et il était alors évident  que les Français appréciaient la présence des gendarmes et des policiers lorsque ces derniers ne faisaient pas de zèle au bord des routes avec un pistolet-radar...

Ce soutien, n'a pas changé radicalement (un mot à la mode en ce mois de janvier 2019) mais à force de lever des cagnottes "pour" afin de contrer les "contre" ne risque-t-on pas de faire évoluer cette évidence ?

A force de mettre les petits "riches"(en gros la classe dite "moyenne) en face à face plus ou moins violent avec les "pauvres" (la classe ouvrière, les chômeurs, bref la classe laborieuse dixit E.Macron) n'allons-nous pas vers des lendemains chargés en averses grises et des tempêtes tumultueuses supplémentaires ?

La parole est donc au Président de la République qui lui-seul aujourd'hui à les manettes en main. Il serait temps qu'il les utilisent.

GS